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Prime de partage de la valeur (ancienne prime PEPA) (article 1er de la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat)

La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat dite « prime Macron » ou « PEPA » est pérennisée, triplée et revue par la loi portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat. Ainsi, l’article 1er crée une prime de partage de la valeur à caractère pérenne, qui bénéficie, sous conditions, d’un régime d’exonérations fiscales et sociales. Le dispositif n’est plus réservé, comme la prime Macron, aux salariés dont la rémunération est  inférieure  à  trois  Smic  pour  le  bénéfice  de l’exonération  de  cotisations  sociales.  L’exonération fiscale reste, elle, soumise  à  une  condition  de revenu. La prime pourra donc être versée à tous les salariés.

 

Employeurs éligibles :

 

Sont susceptibles de verser la prime de pouvoir d’achat :

 

− l’ensemble des employeurs de droit privé ;

− les entreprises ayant recours à des travailleurs intérimaires ;

− les Esat.

 

Conditions d’application de l’exonération :

 

Trois conditions doivent être respectées pour que le dispositif d’exonération de cotisations sociales s’applique :

 

− La prime doit être versée aux salariés, agents, travailleurs  handicapés et  intérimaires  liés  à l’entreprise ou à l’établissement public à la date de versement de  la  prime  ou  à  la  date  de dépôt de l’accord ou de la décision unilatérale la mettant en œuvre;

− Le montant de la prime peut être modulé uniquement « en  fonction de  la  rémunération,  du niveau de classification, de l’ancienneté dans l’entreprise, de la durée  de  présence  effective pendant l’année écoulée ou de la durée de travail prévue au contrat de travail »;

− Elle  ne  peut  se  substituer  à  aucun  des  éléments  de  rémunération,  ni  à  des  augmentations salariales ou primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur.

 

L’exonération  de  cotisations  s’applique  aux  primes  versées  à  compter  du  1erjuillet 2022,  sans limitation, le dispositif ayant vocation à être pérenne.

 

Régime social :

 

La  prime  de  partage  de  la  valeur  est  exonérée de « toutes les cotisations sociales d’origine légale à la charge de l’employeur et du salarié », ainsi que de la participation de l’employeur à l’effort de construction, les contributions au titre de la formation professionnelle et de la taxe d’apprentissage, dans la limite d’un montant de 3000 euros  par  bénéficiaire  et  par  année  civile.  Au-delà,  les  sommes  versées  sont réintégrées dans l’assiette des cotisations et impôts. « En contrepartie, les bénéficiaires n’acquerront aucun droit au titre de ces rémunérations, en particulier pour ce qui concerne les droits à la retraite –de  base  et  complémentaire –et à l’assurance  chômage ». Le plafond de 3000 euros peut être doublé dans deux cas de figure :

 

− Pour  les  employeurs  d’au  moins  50  salariés,  soumis  à  l’obligation  de  mise  en  place  de  la participation,  lorsqu’ils sont couverts par un dispositif d’intéressement ou qu’ils concluent « au titre du même exercice que celui du versement de cette prime un dispositif d’intéressement »;

− Pour les employeurs qui ne sont pas soumis à l’obligation de mettre en place la participation, mais qui sont dotés d’un dispositif d’intéressement ou de participation, ou qui en concluent un au titre du même exercice que celui du versement de la prime.

 

À  noter : La loi prévoit que la prime de partage de la valeur est assujettie au forfait social dans les conditions applicables à l’intéressement pour les entreprises qui en sont redevables.

 

Sont donc concernées les entreprises de 250 salariés et plus conformément à l’article L. 137-15 du CSS. Le forfait au taux de 20 % est dû sur la fraction des sommes exonérée de cotisations de sécurité sociale. La fraction de ces sommes excédant les limites d’exonération est réintégrée dans l’assiette des cotisations sociales et, par conséquent, échappe au forfait social.

 

L’assujettissement ou non au forfait de la prime de partage de la valeur versée par ces entreprises varie selon la date de versement de la prime et la rémunération des salariés bénéficiaires. Ainsi, la prime versée, entre le 1 er juillet 2022 et le 31 décembre 2023, aux salariés dont la rémunération annuelle est inférieure à 3 fois le Smic annuel n’est pas soumise au forfait social. Le forfait social est en revanche dû, pour les entreprises qui en sont redevables, pour les primes versées :

 

– entre le 1 er juillet 2022 et le 31 décembre 2023, aux salariés dont la rémunération dépasse le montant ci-dessus ;

– à compter du 1 er janvier 2024, à l’ensemble des salariés, quel que soit leur niveau de rémunération.

 

Régime fiscal :

 

Les  salariés  dont  la  rémunération  annuelle  est  inférieure  à  trois  fois  le  Smic  bénéficient  d’une exonération d’impôt sur le revenu, mais aussi de CSG et CRDS, pour les sommes versées entre le 1er juillet 2022 et le 31 décembre 2023 au titre de la prime de partage de la valeur. En cas de cumul entre la prime « Macron » et la nouvelle prime de partage de la valeur, « le montant total exonéré d’impôt sur le revenu au titre des revenus de l’année 2022 ne peut excéder 6000 euros ».

 

Modalités de mise en œuvre :

 

Le  montant  de  la  prime  de  partage  de  la  valeur  ainsi  que,  le  cas  échéant,  le  niveau  maximal  de rémunération  des  salariés  éligibles  et  les  conditions  de  modulation  du  niveau  de  la  prime  selon  les bénéficiaires  sont  fixés  par  accord  d’entreprise  ou  de  groupe,   ou   par   décision   unilatérale   de l’employeur. Dans ce dernier cas, l’employeur est tenu de consulter le CSE préalablement au versement de la prime.

 

Fractionnement :

 

Le  versement  de  la  prime  peut  être  réalisé  en  une  ou  plusieurs  fois,  dans  la  limite d’une fois par trimestre, au cours de l’année civile, soit 4 versements par an.

 

Règles applicables aux entreprises de travail temporaire :

 

Pour  les  primes  versées  à  des  salariés  intérimaires  mis  à  disposition  d’une  entreprise  utilisatrice soumise  au  forfait social  (>  250  salariés),  le  taux  de  contribution  applicable  à  la  prime  est  celui  de l’entreprise utilisatrice. L’employeur  peut  réserver  la  prime  aux  seuls  salariés  permanents  en  application  d’un  accord d’entreprise ou d’une décision unilatérale.

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